Le métro est un lieu de passions éphémères...
Parce que la vie est belle... Et que ce nuage a une forme de moccaccino + crème fouettée... Comment ça pas du tout?
Hier matin, un parfait inconnu m'a offert un café.
Arrivée trop tôt à ma job (1h plus précisément), j'avais du temps à perdre. Je me suis donc rendue au Second Cup coin St-Denis et je sais plus quelle rue pour tuer le temps qui passait trop lentement à mon goût. Seul problème : je mourrais de faim depuis mon réveil et je comptais manger au resto, mais c'était encore fermé... Je me suis donc retrouvée face à un dilemme : un café pour me réveiller un peu (et pour mon plaisir personnel) ou un truc pour remplis mon estomac qui criait famine? Évidemment, je suis trop pauvre pour m'offrir les deux... N'écoutant donc que mon esprit égoĩste (encore avec une vague sur le i) et voulant me faire plaisir pour bien commencer la journée, je reluquais le menu des cafés avec un filet de bave au coin de la bouche, oubliant mon pauvre appendice estomacal. Le moccaccino avec crème fouettée me faisait de l'oeil lorsqu'un l'inconnu est arrivé. Gentille comme je le suis, je le laisse passer devant moi (je savais qu'un jour être gentille aurait des conséquences positives sur ma vie, que je ne pouvais toujours me faire exploiter...), étant donné que je n'arrivais pas vraiment à me laisser mourir de faim... Le pauvre jeune homme voulait juste une poignée de change (et moi de lui dire : regarde-moi, je vaut bien plus!), la caissière lui dit qu'il doit acheter quelque chose. C'est à ce moment que tout se décida : il se tourne vers moi, me demande si je voulais un café, lequel je voulais, et voilà, c'était commandé. Tout le monde était heureux : il avait sa monnaie pour appeller, j'ai pu céder aux plaisirs du moccaccino avec beaucoup de crème fouettée ET remplir mon bedon tout rond qui commençait à se dégonfler tellement il était vide et la caissière qui n'a pas eu à ouvrir sa caisse pour rien...
Mais contrairement à toutes attentes, notre histoire n'en finissait pas là, sur cette note pourtant plutôt joyeuse... Je vais m'asseoir dans un divan pour lire "L'Amour dure trois ans" (Je dois préciser que je suis en pleine cure de Frédéric Beigbeder, et que son dernier livre offert en cadeau saurait me rendre heureuse pour la durée de la lecture dudit livre) tout en dégustant mon p'tit dej' improvisé lorsque quelqu'un vient s'installer près de moi. Bon, évidemment, c'était Lui. On se présente, je le remercie, et là il tente de faire la conversation, mais QUELLE IDÉE EST-CE DE ME DÉRANGER QUAND JE LIS? Je restait donc très froide, le nez plongé dans mon livre à première vue plutôt pessimiste. Bon, il me quitte enfin, me laissant seule. J'en étais donc là, à me dire que je devrais aller me chercher un verre d'eau puisque ma langue calcinée ne goûtait plus le goût exquis du chocolat et que le goût exquis en question me donnait des chaleurs (ouh là là!) lorsque Christian, de son prénom, je crois, arrive avec l'objet de mes désirs.
Coincidence? Je ne crois pas! Il devait lire dans mes pensées, c'est impossible sinon d'arriver à imaginer qu'il ait pu deviner que je m'asséchais à vue d'oeil (à moins qu'il l'ait vu de ses yeux vu...).
Il m'a aussi offert une clope, que j'ai refusée, je ne me suicide pas à petit feu moi, avant de me sortir cette remarque, accompagnée d'un clin d'oeil (non mais qu'ont les hommes que je rencontre à s'entêter à me faire des clins d'oeil? C'est sensé être sexy?) : "Oooh, vous êtes une jolie jeune fille sans vice... Pour l'instant!"
C'est sur cette dernière attention, quelques sourires louches et un bonne journée que notre histoire à pris fin. Il n'était qu'un offreur de café à mes yeux, je suis la fille de ses rêves. La vie est ainsi faite.
Si au moins il avait été mignon...
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